Originaire
d’Athènes et découvert grâce au label Riot Season qui avait eu la très bonne
idée de publier ses tout premiers enregistrements, KRAUSE est un groupe qui n’a jamais fait dans la dentelle et le raffinement.
Une nouvelle maison de disque, donc, depuis 2022 avec Venerate Industries, un
single pétaradant en février dernier et maintenant The Art Of Fatigue, un troisième
album porteur de peu de changement : chez Krause
on aime le noise-rock à la fois véloce et épais, gras et alerte, bruyant et
mélodique, lourd et tourbillonnant, nervuré et palpitant. Une musique coincée
dans un sandwich grec entre les inévitables Unsane et les géniaux Hammerhead.
Ouais, toujours les mêmes. Sauf que Krause
est un groupe encore jeune et débordant de sève, très convaincant malgré son
manque d’originalité et il fait preuve d’une fougue comme d’une violence
implacables. On relèvera uniquement quelques traces fantaisistes au niveau de
cette pochette tout aussi colorée et psyché-déviante que d’habitude ou des
titres des onze compositions, loufoques voire sibyllins (parmi tant
d’autres : Ceremonial Aspects of
Everyday Bloodbaths ou The Things I
Love Affront Me With The Effort It Takes To Love Them – j’en rigole encore).
Autant d’absurdité dans un écrin noise aussi parfait que traditionnaliste,
autant de fureur pour s’exprimer, autant d’électricité pour faire le mal, je ne
peux être que d’accord, à genoux mais pas fatigué.