vendredi 11 novembre 2022

[chronique express] Eastwood : Antibiose

 



Ça, on peut dire que j’ai bien pris mon temps avec ce disque d’Eastwood et que j’ai même failli passer à côté. Que le groupe allemand ait tellement galéré pour sortir son tout premier album ne me servira pas d’excuse – je résume malgré tout : six années de gestation et de composition parsemées de moult changements de line-up, deux années pour l’enregistrement à divers endroits et à cheval sur deux pays et, finalement, une première parution officielle à l’été 2021 – hier, quoi. On comprend donc aisément la rage hallucinante qui magnifie le grindcore ultra urgent d’un groupe totalement fou-furieux et dont l’efficacité carnassière a été plus que renforcée par l’arrivée du batteur de Warfuck en tant que grand pourvoyeur de blasts défragmenteurs. Mais comment fait-il ? Bref, Antibiose c’est vingt minutes de cauchemar moderne avec dix sept titres ultra-courts et énervés, exception faite du tout dernier qui culmine du haut de ses quatre minutes de noirceur obsessionnelle – un must ou plutôt le coup de grâce. Le tout avec un chanteur-cascadeur qui ne tient pas en place, une guitare-hachoir sans pitié et une rythmique à faire rêver les spermatozoïdes dégénérés de Lars Ulrich. On rajoute quelques samples introductifs (à un moment on reconnait Trump mais mon préféré reste celui-ci, tellement vrai : « There’s nothing wrong with the planet, the planet is fine. The people are fucked » et le tour est joué : Eastwood est l’un des tout meilleurs groupes du genre qu’il m’ait été donné d’écouter depuis longtemps. Parole de viok.