Jon Spencer est
quelqu’un de très énervant mais cela fait aussi partie de son charme : résister
à ses minauderies de rocker autocentré est presque impossible pour une
personne normalement constituée. Malheureusement Spencer Gets It Lit – enregistré sous le nom de JON SPENCER & THE HITMAKERS – ne
laisse entendre que du déjà connu, du sans surprise et rien de réellement excitant.
On regarde un peu sa montre et le compteur à yeah-yeah-yeah, on se surprend à
décrypter et comparer avec ce que le beau Jon a déjà fait auparavant, tout au
long de sa très prolifique carrière. Des fois cela fonctionne
très bien, comme sur la triplette introductive Junk Man / Get It Right Now
/ Death Ray, Primary Baby ou Strike 3 mais
souvent ça le fait un peu moins voire pas du tout (The Worst Facts, le poussif Worm
Town, le très attendu Bruise ou My Hit Parade, une resucée mollassonne du
Blues Explosion). Coté points positifs, on notera que le vieux compère Bob
Bert a définitivement été intégré dans le groupe en tant que percussionniste
additionnel tandis que les synthétiseurs de Sam Coomes sont davantage mis en
avant que sur l’album Spencer Sings The
Hits, rendant le son de ce nouvel LP nettement plus intéressant. Mais globalement
Spencer Gets It Lit a trop souvent
du mal à décoller, se traine sur une bonne moitié et la seule solution pour tenter
de lutter contre l’apathie grandissante consiste alors à monter le volume et à décapsuler
une 666ème bière tiède. C’est ma tournée : est-ce que quelqu’un
à soif ?