dimanche 31 juillet 2022

[chronique express] Jon Spencer & The Hitmakers : Spencer Gets It Lit

 



Jon Spencer est quelqu’un de très énervant mais cela fait aussi partie de son charme : résister à ses minauderies de rocker autocentré est presque impossible pour une personne normalement constituée. Malheureusement Spencer Gets It Lit – enregistré sous le nom de JON SPENCER & THE HITMAKERS – ne laisse entendre que du déjà connu, du sans surprise et rien de réellement excitant. On regarde un peu sa montre et le compteur à yeah-yeah-yeah, on se surprend à décrypter et comparer avec ce que le beau Jon a déjà fait auparavant, tout au long de sa très prolifique carrière. Des fois cela fonctionne très bien, comme sur la triplette introductive Junk Man / Get It Right Now / Death Ray, Primary Baby ou Strike 3 mais souvent ça le fait un peu moins voire pas du tout (The Worst Facts, le poussif Worm Town, le très attendu Bruise ou My Hit Parade, une resucée mollassonne du Blues Explosion). Coté points positifs, on notera que le vieux compère Bob Bert a définitivement été intégré dans le groupe en tant que percussionniste additionnel tandis que les synthétiseurs de Sam Coomes sont davantage mis en avant que sur l’album Spencer Sings The Hits, rendant le son de ce nouvel LP nettement plus intéressant. Mais globalement Spencer Gets It Lit a trop souvent du mal à décoller, se traine sur une bonne moitié et la seule solution pour tenter de lutter contre l’apathie grandissante consiste alors à monter le volume et à décapsuler une 666ème bière tiède. C’est ma tournée : est-ce que quelqu’un à soif ?