lundi 13 décembre 2021

Helmet : Live And Rare

 




Un live d’HELMET ? Oui… tout est possible à notre époque moribonde : déterrer des sessions studio que l’on croyait perdues à jamais (la récente histoire d’Unsane et d’Improvised Munitions) ou rendre disponibles des concerts jusqu’ici inédits qui feront surtout plaisir aux fans mais n’en convertiront pas nécessairement de nouveaux. Live And Rare n’est qu’un gros pavé nostalgique dans la mare mais ne prétend pas non plus être autre chose. Pour s’en convaincre il suffit de lire les notes rédigées par le boss Page Hamilton qui sont assez touchantes et presque drôles ce qui, lorsqu’on connait un peu le bonhomme, n’est pas peu dire.
La face A a été enregistrée en 1989 au CBGB à New-York – où Helmet venait en voisin pour y fourbir ses premières armes et forger son identité à force de concerts – et tourne surtout autour de compositions que l’on retrouvera plus tard sur le premier album. On y découvre un groupe encore un peu vert, assez hardcore mais déjà intraitable et froid, qui se cherche parfois mais très volontariste. C’est la partie de Live And Rare que je préfère. La seconde face reprend un concert australien de 1993 et correspond au monstrueux album Meantime (avec en prime une reprise des Melvins). Le son de l’enregistrement, encore meilleur bien que moins contrasté, permet de se faire une idée de la machine que pouvaient constituer les quatre Helmet à cette époque (personnellement je ne les ai vus en concert que pour l’album Betty, en 1994) et, évidemment, plus on écoute fort et meilleur c’est. Au delà, il est largement permis de penser qu’Hamilton s’est d’abord fait plaisir en publiant ces bandes. Il aurait eu tort de s’en priver bien que je te défie de pouvoir trouver cette galette à moins de 25 €uros, époque de merde encore et toujours.