mercredi 24 novembre 2021

[chronique express] Succumb : XXI





En 2017 le premier album sans titre des californien·nes de Succumb avait fait grosse impression : des tonnes de riffs s’enchainant sur des changements de rythmes incessants, un chant double (principalement féminin mais aussi masculin, ce dernier étant assuré par le bassiste) et une production obscurantiste à souhait. En gros, c’était le gros bordel. Le groupe jouait à fond sur le caractère difficilement déchiffrable de son mélange extrémiste – bien que très à la mode chez les freaks – de death et de black. En 2021 on prend les mêmes et on recommence : mêmes musiciens, même technicien à l’œuvre sur l’enregistrement, même studio, même label et même auteur pour l’artwork. XXI utilise moins la carte de l’illisibilité maléfique et de l’incantatoire explosif mais persévère dans le chaos tellurique, finalement carrément plus death et largement moins black que son prédécesseur. La musique de Succumb ressemble pourtant toujours à un gros vomi putrescent et à l’acidité corrosive, bien que mettant beaucoup plus en avant son côté très technique – avec un tel batteur cela aurait été dommage de s’en priver et on remarque même quelques courts solos de guitare tout bien niqués. Reste le cas du chant, en théorie toujours bicéphale mais définitivement transgenre et dont on arrive de moins en moins à savoir qui hurle quoi. Un vrai cauchemar comme je les aime.