En 2017 le premier
album sans titre des californien·nes de Succumb
avait fait grosse impression : des tonnes de riffs s’enchainant sur des
changements de rythmes incessants, un chant double (principalement féminin mais
aussi masculin, ce dernier étant assuré par le bassiste) et une production
obscurantiste à souhait. En gros, c’était le gros bordel. Le groupe jouait à
fond sur le caractère difficilement déchiffrable de son mélange extrémiste –
bien que très à la mode chez les freaks – de death et de black. En 2021 on
prend les mêmes et on recommence : mêmes musiciens, même technicien à l’œuvre
sur l’enregistrement, même studio, même label et même auteur pour l’artwork. XXI utilise moins
la carte de l’illisibilité maléfique et de l’incantatoire explosif mais
persévère dans le chaos tellurique, finalement carrément plus death et largement
moins black que son prédécesseur. La musique de Succumb ressemble pourtant toujours à un gros vomi putrescent et à
l’acidité corrosive, bien que mettant beaucoup plus en avant son côté très
technique – avec un tel batteur cela aurait été dommage de s’en priver et on
remarque même quelques courts solos de guitare tout bien niqués. Reste le cas
du chant, en théorie toujours bicéphale mais définitivement transgenre et dont on
arrive de moins en moins à savoir qui hurle quoi. Un vrai cauchemar comme je
les aime.