Je continue de
rattraper mon « retard chronique » avec un disque publié en février
2020… Stray est le quatrième album de
BAMBARA, trio de Brooklyn emmené par
le très charismatique chanteur / guitariste Reid Bateh. Il s’agit surtout de
l’album le plus arrangé, le plus orchestré et le plus léché du groupe, aussi
on pourra toujours et sûrement à juste titre lui préférer les enregistrements précédents et
notamment Swarm (2016).
Quelques fautes
de goût notoires (des chœurs lénifiants et / ou l’intervention de
synthétiseurs glycémiques sur la moitié des titres) ainsi qu’une construction
trop attendue (alternance de titres rapides qui défouraillent et de chansons mid-tempo
ou de bleuettes insipides) empêchent d’adhérer complètement au
maniérisme caricatural de Stray. Une
galette que l’on aurait aimé déguster en solitaire et dans la pénombre
confortable de son petit chez soi et qui laisse malgré tout deviner qu’en
concert le mix goth / glam réfrigéré / swamp variétoche / cabaret toc de Bambara doit faire quelques étincelles
et allumer fugitivement des étoiles dans les yeux. On peut alors penser au
Nick Cave de la grande époque mais dont l’encombrant héritage serait mal digéré… Tant pis. Et à défaut de pouvoir retourner
vivre du côté des années 80 voire 90 on se rabattra sur Wailin Storms ou
Vincas, bien meilleurs dans le genre post Birthday Party et post Gun Club. Et
surtout beaucoup plus méchants, comme moi.