Le sujet Terminal Cheesecake me semble quasiment inépuisable. D’ailleurs je
t’en ai parlé il n’y a pas si longtemps que cela au sujet de la contribution
des anglais au troisième volume de la série In Search Of Highs
qu’à partir d’un moment donné j’ai fini par écouter bien plus souvent que Le Sacre Du Lièvre, quelque chose comme
le huitième album studio du groupe (et le deuxième depuis sa reformation en
2013 mais je crois que je t’ai déjà raconté cette histoire). Maintenant je me
demande bien pourquoi. Ou plutôt j’ai ma petite idée : les deux titres
proposé par Terminal Cheesecake sur In Search Of Highs sont d’apparence bien
plus expérimentaux et tourneboulés que ceux figurant sur le dernier album.
J’ai toujours aimé le côté perché des
anglais, lorsqu’ils ont changé de section rythmique et commencé à mettre des
grosses doses de dub dans leur musique c’est-à-dire à partir du génial Angels in Pigtails (1990) et du plus
exigeant Pearlesque Kings Of The Jewmost
(1992). Mais depuis de nombreuses années c’est systématiquement King Of All Spaceheads (1994) que je
réécoute inlassablement, cet ultime album de la première période du groupe combinant
ce qu’à mes yeux et mes oreilles les Terminal
Cheesecake ont su faire de mieux : de la musique de drogués, à la fois
lourde et expérimentale, complètement barrée – petite remarque au
passage : une belle réédition de ce chef-d’œuvre s’impose ! Et donc
voilà… sans atteindre les sommets de King
Of All Spaceheads la contribution de Terminal
Cheesecake à In Search Of Highs
en possède quelques petits relents et comme je suis un être de chair et de sang
infiniment faible il ne m’en a pas fallu beaucoup plus pour que je me persuade
trop facilement que ces deux titres étaient bien supérieurs à tous ceux du Sacre Du Lièvre. Une explication
tellement simpliste et en même temps tellement alambiquée… qui fait de moi une personne
tellement prévisible.
Il est vrai que les sept compositions
figurant sur Le Sacre Du Lièvre sont
globalement terriblement heavy. En récupérant son premier batteur historique
(John Jabbagy, il joue sur les disques de la période Wiija records soit sur Johnny Town-Mouse en 1988 et sur V.C.L. en 1989) et surtout en récupérant
Dave Cochrane au poste de bassiste TERMINAL CHEESECAKE s’est
doté d’une section rythmique aussi massive qu’implacable et cela s’entend. Une
section rythmique encore plus énorme que celle formée par G.C Green et Ted
Parsons à l’époque où Godflesh voulait un peu s’essayer à autre chose. La basse
a toujours été primordiale dans la musique de Terminal Cheesecake mais ne demandez pas à Dave Cochrane de jouer
des lignes dubisantes, il ne saurait tout simplement pas le faire (à la
différence de son prédécesseur Steve Fez), lui sont truc c’est le massif – ce
qui ne l’empêche pas de distiller un groove certain, comme il a déjà pu le
faire au sein de God et surtout de Ice.
Il en résulte que Le Sacre Du Lièvre est un album charpenté comme un golgoth en plutonium transgénique : Wipey’s Revenge et sa ligne de basse introductive annoncent clairement la couleur d’un disque placé sous le signe de la lourdeur déglinguée. Pourtant aux premières écoutes Le Sacre Du Lièvre a l’air de singulièrement manquer de cohésion. Les compositions se suivent et ne se ressemblent pas – ça c’est plutôt un bon point – mais disons que les enchainements entre chaque titre semblent souvent hasardeux et peut-être même douteux. Pris séparément, aucune plage de l’album ne démérite jamais (certaines sont juste meilleures que d’autres) mais prises dans leur ensemble, elles forment comme un gros sac de bordel sonore dégueulant de guitares vrillantes, de rythmiques bétonnées, de vocaux hallucinés – et parfois colériques – et d’expérimentations diverses.
Alors il faut plusieurs écoutes pour se rendre compte qu’un South Sea Wall (tendance reptile rampant) ou qu’un Bull Of The Woods (tendance gros boucan dans la canalisation d’un chiotte bouché) ne sont pas là pour faire du remplissage. Terminal Cheesecake est uniquement un groupe qui fourmille d’idées. Mais finalement il en a toujours été ainsi avec les anglais… je vais revenir une dernière fois sur King Of All Spaceheads : je me rappelle très bien de ma première écoute de ce disque et je n’y comprenais rien, il m’a fallu du temps avant de me rendre compte qu’il s’agissait de l’un des meilleurs albums du groupe. Aujourd’hui, en 2019, Le Sacre Du Lièvre est bien le successeur attendu d’une discographie exemplaire. Il s’agit juste d’un disque indomptable, imprévisible et sauvage qui demande quelques efforts supplémentaires. Et Le Sacre Du Lièvre est bien ce grand disque de Terminal Cheesecake que j’espérais encore, un disque entre furie, saturation, bidouilles insensées, éructations et explosions à tous les étages. Hop, encore un disque qui finira au top de cette année 2019.
Il en résulte que Le Sacre Du Lièvre est un album charpenté comme un golgoth en plutonium transgénique : Wipey’s Revenge et sa ligne de basse introductive annoncent clairement la couleur d’un disque placé sous le signe de la lourdeur déglinguée. Pourtant aux premières écoutes Le Sacre Du Lièvre a l’air de singulièrement manquer de cohésion. Les compositions se suivent et ne se ressemblent pas – ça c’est plutôt un bon point – mais disons que les enchainements entre chaque titre semblent souvent hasardeux et peut-être même douteux. Pris séparément, aucune plage de l’album ne démérite jamais (certaines sont juste meilleures que d’autres) mais prises dans leur ensemble, elles forment comme un gros sac de bordel sonore dégueulant de guitares vrillantes, de rythmiques bétonnées, de vocaux hallucinés – et parfois colériques – et d’expérimentations diverses.
Alors il faut plusieurs écoutes pour se rendre compte qu’un South Sea Wall (tendance reptile rampant) ou qu’un Bull Of The Woods (tendance gros boucan dans la canalisation d’un chiotte bouché) ne sont pas là pour faire du remplissage. Terminal Cheesecake est uniquement un groupe qui fourmille d’idées. Mais finalement il en a toujours été ainsi avec les anglais… je vais revenir une dernière fois sur King Of All Spaceheads : je me rappelle très bien de ma première écoute de ce disque et je n’y comprenais rien, il m’a fallu du temps avant de me rendre compte qu’il s’agissait de l’un des meilleurs albums du groupe. Aujourd’hui, en 2019, Le Sacre Du Lièvre est bien le successeur attendu d’une discographie exemplaire. Il s’agit juste d’un disque indomptable, imprévisible et sauvage qui demande quelques efforts supplémentaires. Et Le Sacre Du Lièvre est bien ce grand disque de Terminal Cheesecake que j’espérais encore, un disque entre furie, saturation, bidouilles insensées, éructations et explosions à tous les étages. Hop, encore un disque qui finira au top de cette année 2019.
[Le Sacre Du Lièvre est publié en vinyle violet transparent par Box records]