mercredi 28 août 2019

Comme à la radio : Mésange






C’est tout à fait par hasard et suite à une belle rencontre que j’ai pour la première fois entendu parler de MÉSANGE. Pourtant le groupe fondé par Agathe Max et Luke Mawdsley ne date pas vraiment d’hier et a même déjà publié deux albums entre lesquels mon petit épiderme affectif n’arrive pas toujours à choisir. 





Heliotrope date de 2017 et me semble être l’album le plus classique et le plus balisé de Mésange. Mais il n’en est pas moins beau. Seulement les climats et atmosphères qu’il distille sont encore un peu trop colorés par le post rock romantique et brumeux hérité d’un Godspeed You! Black Emperor. Quelques rares percussions rappellent à l’occasion que Mésange pourrait être un groupe de rock instrumental et mélancolique… Mais pas que, comme le duo arrivera à le démontrer par la suite.






Gypsy Moth (2018) a beau être plus court que son prédécesseur, il est plus dense, plus palpitant et plus ambient. Notamment la guitare a tendance à s’y épaissir, les sonorités deviennent plus fantomatiques (le génial Stars est tout simplement une ode sucrée à l’étrangeté) et il devient de plus en plus difficile de ranger Mésange dans la catégorie fourre-tout des groupes de post-rock bien que sa musique ait en même temps fortement gagné en pouvoir cinématographique. Je sens même comme une certaine exubérance derrière toute cette lenteur en clair-obscur définitivement débarrassée de tout faux empèsement : le groupe crée son propre cérémonial, entre volutes magiques et étrangetés narratives. Parmi toutes les surprises que nous réserve Gypsy Moth il y a Foe sur lequel on peut entendre la voix d’Agathe Max. Quant aux emblématiques The Return et Smile, voilà deux compositions teintées de relents doom et sombres du meilleur effet.

Alors vivement un troisième album et, pourquoi pas, une série de concerts de ce côté ci de la planète (merci !).

[Heliotrope et Gypsy Moth sont publiés en vinyle par God Unknown records