vendredi 27 mai 2022

[chronique express] Thank : Thoughtless Cruelty

 



Thoughtless Cruelty n’est que le premier album de THANK et sans doute mériterait-il une vraie chronique, détaillée et argumentée, blah blah blah. Mais je n’ai pas le temps et beaucoup trop la flemme pour rester les doigts collés sur un clavier d’ordinateur. Incongruité remarquable au milieu d’un océan de déviances musicales, on ne rangera pas le groupe anglais (Leeds) dans la catégorie noise-rock ou post-punk ni nulle par ailleurs, les cinq musiciens brouillant les pistes avec un plaisir évident, mélangeant dans le désordre mais avec distinction guitare cisaillée, plans electro qui donnent envie de danser même sans avoir pris de la drogue, rythmiques fulgurantes, basse terrassière, saxophone freeturé, atmosphères anxiogènes, moments faussement légers mais irrésistibles et – par dessus tout – un chant dominateur encore plus varié que le descriptif  très incomplet qui vient de précéder. Thoughtless Cruelty réveille tout le sadomasochisme musical en nous, fait bouillir nos sens, nous maltraite pour mieux nous séduire, nous séduit pour mieux nous avoir (et donc nous perdre). Assurément l’un des disques incontournables de cette année 2022, sorte de lien distendu entre les Liars période They Were Wrong, So We Drowned, le premier album de Girl Band et le Pyschic Graveyard de maintenant, un disque dont le côté arty sonne pour une fois comme une évidence parce que constamment contrebalancé par une hargne et une folie contagieuses.