En matière de black metal je suis volontiers réactionnaire et plutôt adepte de la pureté primitive : le mélange des genres et l’hybridation ont rarement donné de bons résultat. Plus particulièrement, l’association entre grind et black m’a toujours semblé aussi artificielle que stérile, à défaut d’être réellement monstrueuse… jusqu’à ce que débarque Gravesend dont le premier album Methods Of Human Disposal possède déjà l’avantage d’être rigoureusement lapidaire et d’une concision bienvenue. Quinze titres en vingt-cinq minutes deviennent suffisants pour faire le tour de la question sans se préoccuper des grosses ficelles et de quelques défauts – blasts sans grande nuance, absence totale de groove suicidaire et intermèdes indus – ni se lasser des invectives d’un groupe par ailleurs expert pour décrire violemment tout le dégoût et tout le rejet que lui inspire le monde qui l’entoure.