dimanche 14 février 2021

Comme à la radio : The Grasshopper Lies Heavy

 


 

 

Avec son nom tiré d’un bouquin de Philip K. Dick THE GRASSHOPPER LIES HEAVY est du genre à ne rien vouloir faire comme tout le monde, ce qui en soit est déjà une immense qualité. Chaque enregistrement de ce trio originaire du Texas est toujours différent du précédent et je crois que je n’en ai pas écouté deux qui se ressemblent réellement.
The Grasshopper Lies Heavy
n’hésite donc pas à s’essayer au sludge, au metal, au noise-rock, au post hardcore, au post rock… La plupart du temps la musique est complètement instrumentale mais il me semble que le trio a davantage utilisé le chant sur ses derniers enregistrements. Bref, avec The Grasshopper Lies Heavy on pourrait facilement s’y perdre et pourtant on y revient à chaque fois, sans doute parce que le groupe, quoi qu’il fasse, fait toujours preuve d’une incroyable maitrise et de beaucoup d’imagination.

Pourtant on ne manquera pas d’être un peu décontenancé en découvrant l’une de ses dernières productions :

 

 

We Shouldn’t Be Here b​/w Façade of Niceity est publié uniquement en cassette (et en édition limitée) et présente deux très longues compositions complètement instrumentale de vingt minutes chacune et cette fois ci enregistrées à deux musiciens. Il n’y a pas de batterie et seuls James Woodard (guitare et synthétiseur) et Mario Trejo (guitare) apparaissent ici. Très marqué par la musique ambient et notamment Tangerine Dream – une influence ouvertement citée par The Grasshopper Lies HeavyWe Shouldn’t Be Here est une composition lente et linéaire qui nécessite beaucoup d’attention de la part de l’auditeur. Le groupe recommande d’ailleurs d’écouter sa musique très fort pour en saisir toutes les nuances et percevoir correctement toute l’amplitude des fréquences utilisées. Il n’en demeure pas moins que We Shouldn’t Be Here devrait ravir tous les amateurs d’ambient un rien mélancolique et nocturne.

Façade of Niceity est une composition un peu plus dynamique et un plus accidentée. Cette fois l’influence majeure de The Grasshopper Lies Heavy est plutôt à chercher du côté des formidables Barn Owl (une référence également revendiquée) ne serait-ce qu’avec l’intervention de cette guitare spectrale et somptueusement minérale en plein milieu du morceau. A vrai dire je préfère lorsque le groupe se laisse ainsi un peu plus aller. Mais dans les deux cas The Grasshopper Lies Heavy a à nouveau créé la surprise et démontré son caractère unique…