samedi 13 juin 2020

Comme à la radio : Nod Off





Il arrive que des fois tu reçoives des bonnes nouvelles sans t’y attendre du tout et ce jour là la bonne nouvelle a pris la forme d’un mail, plutôt laconique mais extrêmement poli :

Salut,
Juste un petit mot pour t’annoncer que le EP #2 de Nod Off est disponible.
Pas de sortie vinyle prévue... Mais tu peux le télécharger gratuitement sur notre bandcamp :
https://nodoff.bandcamp.com/
Bonne écoute et bonne continuation.
Fred

Et sans mentir la première chose que j’ai faite en ce dimanche qui avait pourtant particulièrement mal commencé (le 17 mai, si tu veux tout savoir) est d’aller écouter séance tenante ce nouvel EP de Nod Off, complètement pris par surprise et piqué par la curiosité puisque pas moins de sept années s’étaient écoulées depuis le premier :





Il n’y a pas eu énormément de changements du côté de Nod Off depuis tout ce temps : le groupe est toujours composé de Gaëlle (voix) et de Fred (instruments et voix)**, normal me direz-vous puisque ces deux là sont chéri-chérie dans la vie. Les compositions sont à nouveau numérotées (là ça va de 12 à 15) et même l’esthétique de la pochette de cet EP #2 renvoie directement à celle du EP #1. Et puis la musique du duo se reconnait entre mille, délicatement bricolée bien que très composée et surtout enregistrée à la maison avec cette fois ci l’aide experte et le mastering d’un célèbre ingénieur du son lyonnais au chômage technique.

On retrouve la complémentarité des chants avec la voix féminine adroitement nonchalante mais pas seulement (comme sur Song #15 où Gaëlle finit par s’en payer une bonne tranche) et qui alterne avec la voix masculine, plus rocailleuse. Le vieux coup du chaud et du froid mais pourquoi s’en priver lorsque cela fonctionne aussi bien ? Plus que tout le niveau des compositions a monté d’un cran, Nod Off alignant pas moins de quatre tubes en quatre titres – et oui ! – entre accroches irrésistibles, précision mélodique, insistance rythmique, dissonances bien placées (ce pseudo solo sur Song #13 me ravit à chaque fois), éléments poétiques et petits détails qui font toute la différence (un peu de synthétiseur par là, du luth – ou du saz ? – par ici).

Pour un disque enregistré entre le salon, la cuisine et le garage d’une maison de banlieue lyonnaise il y a vraiment de quoi être épaté. Et pour longtemps… La mauvaise nouvelle étant – évidemment – que cet EP #2 restera surement à l’état d’ectoplasme digital parmi tous les fichiers sonores qui pourrissent déjà doucement mais surement dans les méandres d’internet. En espérant malgré tout un EP #3 pour l’année 2027 ou 2028, grand maximum. Bisous.

* le EP #1 avait lui bénéficié d’une sortie physique – avec un taux de rentabilité largement négatif – sous la forme d’un joli 45 tours et à l’époque chroniqué par ici
** ancien guitariste des Bananas At The Audience, la dernière fois qu’il a été aperçu vivant dans un lieu public c’était du côté de Nîmes pour un concert du Ricardo Tubs Trio, encore un groupe pas spécialement pressé dans la vie