samedi 16 novembre 2019

[chronique express] Lysistrata - Breathe In / Out





Le rock français existe-t-il vraiment, à l’instar des tripes à la mode de Caen, du boudin lyonnais ou du foie gras du Périgord ? À en croire l’avalanche de louanges – que je ne souhaite nullement contester – à propos du deuxième album de Lysistrata, des louanges accompagnées de moult chants de coquelets sur les mérites d’un « rock d’ici » ce qui à mon sens ne veut strictement rien dire sauf à parler de géo-localisation accoudé au comptoir du café du commerce, il semble bien que le trio de Saintes (ici, donc…) se retrouve dans la difficile position du nouveau groupe indé porte-étendard d’une chosification pseudo-nationale pour moi aussi incompréhensible que la fierté engendrée par la fièvre du football, l’hypocrisie d’une République dite laïque, le vin rosé pamplemousse ou l’invention de la guillotine.
En tous les cas j’aime plutôt Breathe In / Out, je trouve qu’il s’agit d’un album beaucoup plus agréable que son prédécesseur The Thread (2017) mais, dans un genre nettement moins hardcore, moins stéroïdé, moins morveux, moins m’as-tu-vu, moins cliché, plus pop, plus arty, plus fin, plus intelligent et plus signifiant, je préfère largement le fabuleux groupe nantais Papier Tigre qui comme son nom l’indique a toujours essayé de nous faire croire qu’il est originaire du sud-est asiatique.